Parlez-nous du parcours du Servette FC lors de cette coupe de Suisse 2001, quels ont été les moments marquants?

Je me rappelle des 1/16es de finale contre Meyrin car nous n’avions pas bien joué. C’était un derby genevois et nous avons peiné à nous qualifier. Nous avions gagné 3-1 mais difficilement contre ce Meyrin qui évoluait en 1re ligue. En quarts, nous avions affronté Young Boys qui, à l’époque, n’était pas le grand YB actuel. C’était une rencontre fermée mais peu enthousiasmante devant 4’000 ou 5’000 personnes à Berne. Et en demi-finale, on gagne encore 1-0 contre Saint-Gall. Avec du recul, nous nous étions qualifiés juste juste à chaque tour. Nous n’avions pas balayé nos adversaires mais nous étions en finale.

Comment prépare-t-on une finale? L’avez-vous préparé différemment? 

Nous étions partis deux jours plus tôt dans la région Bâloise, là où se déroulait la finale. Nous nous sommes mis au vert dans un hôtel isolé au milieu de la forêt. C’est différent des autres matchs car tu ne peux pas te rattraper, il y a un vainqueur et un vaincu. En championnat, tu peux te rattraper chaque week-end. 

Vous avez marqué en finale contre Yverdon-Sport, parlez-nous de ce moment, qu’avez-vous ressenti?

Une grande joie. Jouer une finale, gagner une finale, c’est extraordinaire. En tant que Valaisan, la coupe de Suisse, c’est important ! J’avais marqué pas mal de buts en championnat mais marquer en finale de coupe dans une bonne ambiance et devant les nombreux supporters servettiens qui nous avaient suivi… c’était une grande joie. C’était une délivrance de marquer aussi vite (ndlr. 11e minute), nous avons pu ensuite contrôler ce match qui n’était pas simple surtout au début. Nous étions favoris et il fallait assumer ce rôle. Je me souviens du débordement de Martin Petrov qui a centré et j’ai marqué de la tête. Nous avions des ailiers très rapides et les milieux, nous plongions dans l’axe en soutien des attaquants. 

En étant favoris contre Yverdon-Sport qui venait de terminer 10e du championnat, est-ce qu’il y avait une pression supplémentaire?

Notre saison n’était pas extraordinaire non plus, nous avions terminé seulement 5e en championnat. Pour l’anecdote, le fils de l’entraîneur Lucien Favre, Loïc Favre, était titulaire avec Yverdon. Il avait même égalisé mais le but a fini par être annulé pour hors-jeu inexistant, avec la VAR, ça aurait été une autre histoire. Lucien Favre connaissait très bien ses adversaires, notamment Yverdon qu’il avait entraîné. Il nous a bien préparé et c’était sa grande force de connaître les forces et les faiblesses des adversaires. Mais quand tu es favori pour une finale, il y a plus de pression. En championnat, sur la longueur… le favori gagne souvent mais sur un match… tout peut arriver. C’est ça qui fait le charme de la coupe, les surprises. 

Qu’est-ce que ça représente pour vous d’avoir remporté la coupe de Suisse (3-0 vs Yverdon-Sport) avec le Servette FC ? 

C’est une trace que tu laisses dans le club. Terminer 2e ou 3e du championnat, personne ne s’en rappelle mais on se rappelle des titres. C’est génial car tu as l’impression d’avoir rempli ta mission et d’avoir rendu la confiance que le club portait en toi.

Jérémy Guillemenot a inscrit un doublé au Cornaredo.
Crédit photo : Servette FC

Publié le 31 mai 2024