En ce début de saison, le SFCCF affronte une concurrence plus rude que l’an passé
Crédit photo : Lucarne Grenat @Mathéo Salgado

Sur notre micro à l’issue de la défaite contre le FC Bâle, Maéva Clémaron jugeait que ce match avait été perdu en raison d’un manque de finition. Si on lui accordera que les deux tirs sur les montants n’ont pas aidé, il faut aussi observer que dans un match exceptionnel de Daïna Bourma, c’est à peu près sur son seul duel perdu que les Genevoises concèdent l’égalisation. Les intentions de José Barcala et de ses joueuses se focalisent sur l’acquisition d’automatismes et d’un perfectionnement technique. Mais il y a un risque de voir le jeu servettien devenir prévisible aux yeux d’adversaires qui réussissent à trouver les mêmes failles. L’obstination à jouer au sol et à construire le jeu depuis l’arrière rend les Genevoises vulnérables à un pressing bien organisé. Il suffit de déstabiliser Clémaron, Bourma ou Jelenčić en un seul duel pour s’offrir un chemin direct vers le but. Une plus grande flexibilité du plan de jeu permettrait de préserver une forme d’imprévisibilité et de mieux s’adapter aux adversaires. Ceci non seulement pour mieux tenir tête à des Zurich, Saint-Gall et Bâle, mais aussi pour réussir à triompher plus nettement de Thoune, Rapperswil ou Lucerne (victoires 2-0).

Un autre point que le tour suivant devrait permettre de clarifier est la hiérarchie interne de l’équipe. En championnat, 17 joueuses grenat ont joué dans chaque rencontre à laquelle elles étaient convoquées, une statistique à nuancer en fonction notamment des blessures de début de saison. S’il existe une nette différence entre une Jelenčić qui a joué la quasi intégralité des 9 rencontres de championnat en entier et une Tufo qui a aussi disputé ces 9 rencontres mais une seule d’entre elles en entier, on imagine José Barcala tester de nouvelles associations de joueuses en permanence, de sorte qu’aucune n’arrive réellement à prendre le rythme de ces matchs à 90 minutes. Enfin, des questions qui subsistent autour de Bottega, qui a obtenu davantage de blanchissages de Korpela, mais qui semble être releguée au 2ème rang de la hiérarchie depuis la déroute contre l’AS Rome.

Heureusement, le format de l’AWSL permet des expérimentations constantes sans conséquences. Il suffit de ne pas finir aux deux dernières places du classement, et la qualification pour les play-offs est assurée. Attention toutefois à ne pas les aborder avec un manque de confiance face aux autres prétendantes au titre… Pour l’autre compétition dans laquelle les Genevoises défendent leur couronne, la Coupe de Suisse, une victoire 0-7 d’entrée de jeu ne permet pas de tirer de réels enseignements à ce stade autre que l’énorme différence de niveau entre l’AWSL et la première ligue (3ème division). De bonne augure pour les huitièmes de finale, où le SFCCF affrontera Zürisee United, une autre équipe de cette même première ligue. Sauf catastrophe, les joueuses grenat devraient aborder l’année 2025 comme prétendantes aux deux titres. Rendez-vous samedi 2 novembre contre Saint-Gall pour savoir si elles ont réussi à trouver la solution pour maîtriser leurs concurrentes.