On savait que le match serait disputé, équilibré, entre deux équipes dont les qualités se neutralisent mutuellement. Dans une rencontre que les deux camps ont su maîtriser, ce sont les Tessinois qui ont été les plus opportunistes, obtenant une victoire 2-1 dans une ambiance festive.
Le match
Les deux équipes entament timidement la partie, commettant plusieurs erreurs techniques sans frais, comme cette passe en retrait catastrophique de David Douline, cumulée à une réaction tardive de Jérémy Frick, que Jonathan Sabbatini échouera de peu à convertir en ouverture du score dès la 12ème minute. Si les erreurs s’enchaînent, c’est une attaque foudroyante de Kyei et Imeri qui donnera l’avantage aux Genevois dès la 15e minute.
Alors que Servette gère confortablement son match face à un FC Lugano qui touche beaucoup le ballon mais ne crée guère de danger devant les cages de Frick, Séverin contre fautivement une frappe luganaise de la main, Celar ne se faisant pas prier pour égaliser à la 30ème minute sur penalty. À l’issue de la première mi-temps, les deux équipes peuvent se satisfaire de prestations solides, et on imagine qu’un match nul est en vue.
La seconde mi-temps est explosive, et pendant quinze minutes, on assiste à un festival d’actions offensives des deux côtés. On pense que le 2-1 est au bout des pieds Genevois lorsqu’une tête de Kyei face au but vide s’écrase sur le poteau (47ème minute) ou lorsque Saipi dévie une frappe de Schalk sur la barre transversale, le néerlandais étant ensuite signalé hors-jeu. Mais à la 78ème minute, une percée luganaise atterrit parfaitement dans les pieds de Sabbatini, donnant l’avantage aux locaux.
Les dix dernières minutes verront les grenat imposer une présence de plus en plus insistante à l’orée de la surface tessinoise, laissant parfois des ouvertures béantes qui auraient pu aggraver le score, mais la défense genevoise, ainsi qu’un Jérémy Frick à son affaire, prolongeront le suspense.
Si l’issue du match a toujours été incertaine, elle est logique, mais laisse un goût amer. Car en offrant un football volontariste, créatif, et même avec un effectif dépourvu de plusieurs titulaires. Servette a rassuré après quatre défaites consécutives… mais n’en est toujours récompensé d’aucun point. Les grenat achèvent cette 12ème journée à égalité de points avec St-Gall et Sion aux 6, 7 et 8ème places, à deux très maigres points de la 9ème place, synonyme de barrages. Une réaction est attendue dimanche prochain à la Praille contre le FC Zurich.
Les chiffres
2 Comme le nombre de fois où les grenat ont touché les montants (en comptant tout de même la frappe de Schalk sur la barre malgré son hors-jeu)
4 comme le nombre de joueurs genevois qui partagent la première place des buteurs du club avec trois réussites (Kyei, Imeri, Cognat et Rouiller)
5 comme les défaites consécutives du SFC depuis le 3 octobre, sans aucune victoire ni match nul, ou comme le nombre de joueurs formés chez les grenat ayant pu fouler la pelouse du Cornaredo
10 comme les heures passées par nos deux commentateurs dans les trains pour aller au Tessin puis en revenir (15h30 plus tard)
L’homme du match
Les contrôleurs CFF, qui ont réussi bien plus de contrôles que n’importe quel joueur sur le terrain
Le moment insolite
À l’heure où la SFL envisage une nouvelle fermeture des secteurs visiteurs dans les stades du pays,
suite à des incidents violents en marge de plusieurs rencontres, il était saisissant d’assister – pour
l’entier du Lugano-Servette de ce dimanche, à la grande amitié entre les « ultras » des deux clubs, qui se
sont mêlés les uns aux autres au même endroit pour soutenir leurs deux équipes.
La citation du jour
« La finalité est que finalement, ayant montré ou fait des bonnes choses contre Lugano, on rentre à la maison avec 0 points et le moral dans les chaussettes. » Marc Delacrétaz
L’interview – Débriefing Marc Delacrétaz et Diego Esteban