Jérémy Frick, brassard de capitaine au bras, garde sa cage inviolée face au FC Sion

Jérémy Frick: « Je dois gagner un titre pour qu’on se souvienne de moi au Servette FC! »

C’est sur la terrasse ensoleillée d’un restaurant et autour d’un plat de spaghetti peu garni que nous nous sommes retrouvés avec le capitaine du Servette FC. Nous avons pu parler de son parcours et du début de saison des Grenat.

Le 1er tour vient tout juste de se terminer, quel est ton point de vue sur ce dernier ?

Jérémy Frick: On est en confiance à domicile mais on ne fait pas assez de points à l’extérieur, on aurait pu ramener quelques points en plus. Dans l’ensemble, nous sommes satisfaits même si la jouerie n’était pas la meilleure qu’on ait présenté. 

Vous perdez une nouvelle fois à Lugano, que se passe-t-il au Cornaredo ?

Franchement, c’est incroyable. On peut l’expliquer de différentes façons, le déplacement n’aide pas, la différence de température aussi et Lugano adore tuer le rythme face à nous. Il ne faut jamais encaisser le premier but et nous sommes tombés dans le piège comme Lugano l’espérait. 

La pause n’est-elle pas arrivée au mauvais moment ?

La pause n’est pas mal tombée selon moi, c’était bien de reposer tout le monde. Ce qui est mal tombé, c’est ce déplacement à Lugano. Un long déplacement face à une équipe qui ne nous convient pas, c’est difficile après deux semaines de pause. 

Soyons positifs, Servette n’a encaissé que 8 buts en 9 matchs, ce qui fait d’elle la 2ème meilleure défense du championnat. Comment expliques-tu une si grande différence avec les 66 buts encaissés en 2021-2022 avec en plus de cela le départ de Vincent Sasso ?

On joue plus défensif et on a aussi plus de réussite, des poteaux et des lattes qui ne sont pas rentrés. Depuis notre retour en Super League, nous avons toujours été bons défensivement, la saison dernière était un écart. 

Jérémy Frick: « Si on reste invaincu à domicile, on peut faire de belles choses. »

Le capitaine genevois espère un maximum de soutien du public pour les deux prochaines rencontres à la Praille face à Lucerne et Bâle.

L’équipe est-elle plus en confiance que la saison passée ?

Jérémy Frick: C’est un engrenage, on gagne le premier match face à Saint-Gall sur un but venu d’ailleurs, on tient le choc face à Bâle avant de faire deux clean sheets contre Sion et Winterthour.  

Toujours sur la confiance, en tant que gardien de but, comment réagis-tu lorsque tu commets une erreur ?

Cela dépend de l’erreur, si cela coûte un but important, l’erreur t’affectera plus mais c’est humain. Il faut relativiser, les meilleurs gardiens font des erreurs. Personnellement, j’essaie de visualiser l’erreur pendant le match et de passer à autre chose. 

Le 1er tour est terminé et il faut déjà commencer le 2ème, avec quelles ambitions vous l’attaquez ? 

Deux matchs compliqués arrivent avec Lucerne qui doit faire des points et ensuite Bâle qui est un gros client. En cas de bon résultat face à Lucerne, cela peut donner envie aux supporters de revenir au stade et nous en avons besoin pour performer. Il faut qu’on s’accroche à notre classement et rester invaincu à domicile, si c’est le cas, on peut faire de belles choses.

Question plus personnelle. Ces dernières années, quelques joueurs dont tu étais très proche sont partis comme Sauthier ou Wüthrich. Comment gère-t-on ce genre de séparation ?

On m’a souvent dit que dans le foot, les amis venaient et partaient rapidement mais je ne suis pas quelqu’un qui lâche mon amitié facilement. J’ai encore contact avec des personnes de l’Olympique Lyonnais que je n’ai pas vu depuis 6 ans. Avec “Nini”, on se voit très souvent, au moins une fois par mois et avec Wüthrich, on s’écrit très souvent et j’ai d’ailleurs été chez lui durant l’été. Les départs font partie du football mais j’ai la chance d’avoir des amis en dehors car je suis chez moi, c’est certainement encore plus dur pour un joueur qui n’est pas dans sa ville et qui voit ses amis partir.

 

Le portier Grenat salue la Section Grenat

« Aujourd’hui, je n’ai plus cette pression mais je m’en mets une autre, celle qu’on se souvienne de mon passage au Servette. Et pour ça, il faut que je gagne un titre avec le club! » (Jérémy Frick)

Qu’est-ce que tu as appris avec ton passage à Lyon, dans un grand club français, avec Hugo Lloris comme chef de file ? 

Jérémy Frick: La chance que j’ai eue à Lyon, c’est que j’avais signé là-bas pour faire une formation, pas pour être avec le groupe des pros. Mais au final je suis très vite passé avec eux parce qu’il y a eu beaucoup de blessés et que j’en ai profité. S’entraîner avec Hugo Lloris, qui était déjà titulaire en équipe de France, c’était quelque chose! Je me mettais beaucoup de pression, peut-être trop quand je m’entraînais avec lui, mais ça m’a servi pour la suite pour que je m’en mette de la positive aujourd’hui. 

Tu parles de pression, est-ce que ça t’ajoute une pression supplémentaire de jouer pour ton club de cœur ?

Au début, ça me mettait une pression clairement négative, parce que je prenais beaucoup à coeur les résultats du Servette en dehors du footballeur que j’étais, dans le sens où je supportais le club tout autant que je jouais pour, ce qui ne m’aidait pas. J’ai eu un coach qui m’a expliqué qu’il fallait vraiment que je ne pense qu’à ma performance, et en me focalisant dessus, les résultats allaient venir. Il me disait qu’il ne fallait pas trop s’attacher au club mais pour moi c’était déjà trop tard. Aujourd’hui, je n’ai plus cette pression mais je m’en mets une autre, celle qu’on se souvienne de mon passage au Servette. Et pour ça, il faut que je gagne un titre avec le club!

Dans un autre registre, comment as-tu vécu ton passage à Bienne, lors d’une saison où le club fait faillite, une saison après la faillite administrative de Servette que tu avais vécue aussi ? 

Quand j’étais à Servette en prêt en 2014/2015, j’avais vraiment vécu les 6 meilleurs mois de ma vie, à part le fait qu’on était pas payé (rires). Au moment de la faillite administrative de Servette, j’avais plusieurs offres mais j’avais décidé de choisir Bienne, par sécurité, en jouant en 2e division suisse, sans brûler les étapes. Le club me voulait vraiment et avait un super projet avec d’incroyables joueurs comme Kolloli, Marchesano, Karlen, Corbaz, Pak. Et puis en hiver, les problèmes ont commencé, les paiements ne se faisaient plus, il y avait des faux mails envoyés avec de fausses preuves de paiements, fin bref c’était compliqué à gérer pour moi qui n’avais que 22 ans à l’époque. Je l’ai vraiment mal vécu, parce que c’était la 2e faillite d’affilée, et à ce moment-là, j’étais en discussion avec les Turcs de Wil. J’étais sur le point de signer mais au final ça ne s’est pas fait. Plus tard, le club a fait faillite donc ça aurait fait une 3e d’affilée, je vous laisse imaginer le chat noir que j’aurais été (rires).

Question épineuse pour finir. Cela fait maintenant 6 ans que tu es de retour au club. Tu as eu des envies d’ailleurs à certains moments de cette aventure?

Je ne vais pas vous mentir, bien sûr. À ce moment de la faillite de Servette, j’avais déjà des opportunités à part Bienne mais je ne voulais pas brûler les étapes. Et la saison dernière, Montpellier était vraiment motivé pour me prendre, donc évidemment que je n’aurais pas refusé, c’est un bon club de Ligue 1, ça ne se refuse pas dans une carrière. Mais par contre, je me suis toujours dit que je ne partirais pas pour partir, ça ne m’intéresse vraiment pas, parce qu’ici, je me sens très bien, on est dans une belle ville, un beau pays et surtout je suis à la maison.

Article rédigé par

Ethan Fasnacht & Thomas Zinguinian

Publié le 5 octobre 2022 à 13h30

Article rédigé par Ethan Fasnacht & Thomas Zinguinian

Publié le 5 octobre 2022 à 13h30

 

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